Histoire et Patrimoine de Saint Martin Lars

Situation et territoire

Le territoire communal de Saint Martin Lars en Sainte Hermine est arc-bouté sur les ultimes reliefs du massif armoricain comme s’il voulait empêcher les collines boisées, les vallons humides, les chemins tortueux du bocage [1], de s’affaler dans la plaine toute proche.

Bien sûr, le progrès et les remembrements successifs ont modifié le paysage, mais le bocage est toujours là, bien présent. Il faut dire que les moyens de communication à grande vitesse ne lui ont fait aucune blessure, que l’industrie l’a ignoré. Les guerres et leur lot de destruction ne semblent pas avoir laissé de traumatismes.

Son nom

Saint Martin Lars en Sainte Hermine, un nom bien long pour un petit village, c’est même le plus long des communes de Vendée. Il existait plusieurs localités qui portaient ce nom, et il a bien fallu les différencier : Saint Martin Lars près de Tiffauges a abandonné la lutte et se fait appeler maintenant Saint Martin des Tilleuls. [2]

Le saint patron est Saint Martin de Vertou et non pas Saint Martin de Tours. Le mot « lars » [2] semble se référer au mot latin ardere (brûler, brûlis) et renvoie à des pratiques de mise en culture du moyen âge.

Patrimoine

Le patrimoine bâti, tout modeste qu’il soit, est encore visible mais sous la protection de son complice, le patrimoine naturel, il se fait discret. Il demande à être approché soit par hasard, soit par envie. Lentement.

Des temps très anciens, rien n’a été conservé et mis en valeur. Des érudits vendéens [3] ont bien noté la présence d’une manufacture de poteries datée du IIème au IVème siècle de notre ère ainsi qu’un un site romain, mais tous ces signalements sont restés sans suite.

Les châteaux et logis ont été conservés de manières très diverses. La Guillemandière, la Bironnière, le Puythumé (complétement en ruines), le château ainsi que son porche (classés Monuments Historiques le 25 novembre 2010) sont des propriétés privées et ne se visitent pas. Mais il y a l’église, classée Monument Historique [4-5-6] et qui a été restaurée ces dernières années.

C’est un bel exemple de petite église rurale dont les parties les plus anciennes sont datées du XIème siècle. La restauration a permis retrouver quelques éléments de peinture religieuse et décorative, ainsi qu’une litre dont on ignore l’origine.

A l’extérieur, on peut constater des restes de fortifications qui rappellent que la région a été fortement concernée par les guerres de religions (Aux XVIème et XVIIème siècles, tous les seigneurs locaux étaient protestants).

Le petit patrimoine (fontaines, lavoirs et calvaire) mérite également qu’on s’y intéresse, en particulier la fontaine–lavoir du Grand Pouzac.

C.G.

Bibliographie

1. La vie quotidienne en Vendée avant la révolution CVRH 2005 Page 59, Dangirard donne en quelques mots une savoureuse définition du bocage.
2. Dictionnaire des noms de lieux de la Vendée Jean Loïc Le Quellec Geste Editions 2006
3. Carte archéologique de la Gaule. La Vendée. Fondation Maison des sciences de l’homme 1996
4. Bulletin de l’association Histoire et patrimoine du canton de Sainte Hermine Numéro 4
5. Rapport de sondages Drac et Conseil Général de Vendée Juillet 2009 Disponible à la mairie
6. Dr Julien Rousseau Les vieilles églises de Vendée Le Cercle D’or 1974